DOSSIER DU RIRE (NOTE D’INTENTION)

Imaginons une société où le rire n’existerait pas. L’idée, le concept même, de rire y est absent. Les personnes faisant partie de cette société ne connaissent pas l’humour, ne savent pas ce qu’est un sourire et sont incapables d’en produire un. Une société où la première blague, le premier geste d’esprit, n’a pas encore eu lieu. Ce sont bien des Homo Sapiens Sapiens, comme nous, mais ielles n’ont encore jamais vécu un éclat de rire collectif ou solitaire. Ielles ne savent pas ce que drôle veut dire. Cela ne fait tout simplement pas partie de leur moyen d’expression ou de concevoir le monde. Que se passera-t-il lorsque, pour la première fois, l’humour pénétrera dans cette société si rationnelle et pragmatique ? Deviendra-t-il un outil pour communiquer ? Pour peindre le monde ? Une étrange façon de soulager et de guérir les âmes, ou, au contraire, un très bon moyen d’humiliation ? L’humour, pour rassembler ou pour diviser ?

Comment rions-nous? Comment pourrions-nous décrire le stimuli psychologique qui permet de déclencher ne serait-ce qu’un sourire ? Quels sont les muscles sollicités pour répondre à ce stimuli et donc capable de le traduire en une symbolique physiologique : sourire, pouffer, puis rire de bon cœur, puis rire à gorge déployée. Qu’est-ce qui nous permet d’atteindre ce moment d’extase ou plus rien n’existe autour de nous, seulement cette rigolade collective, se serrant les un.e.s contre les autres avec la seule envie de partager ce moment de folie et de connivence si délicieux ? Ce moment qui fait tant de bien, qui apaise et qui nous permet de jouir pleinement du moment présent. Nous nous demanderons également si nous sommes réellement maître.sse.s de nos rires. Si nous rions effectivement en pleine conscience de ce qui nous fait rire. En d’autre terme, comprendre par quoi notre rire est conditionné et comment il nous conditionne. Le rire est -il une source de distinction (au sens de Bourdieu) ?

Tels sont les différents champs de réflexion qui nous interpellent à l’aube de cette nouvelle création. Questionner le rire politiquement et physiologiquement. Lui rendre sa monstruosité et son absurdité. Cette futur forme théâtrale s’écrira à plusieurs mains. Nous serons une dizaine de personnes au plateau et travaillerons à partir d’improvisations et de canevas de scènes. Par la suite nous envisagerons de travailler avec un.e régisseur.euse lumière. Nous imaginons un spectacle à mis chemin entre GERMINAL de Antoine Defoort et Halory Goerger, La Mélancolie des dragons de Philippe Quesnes et les spectacles de Jérôme Deschamps. Faire éprouver physiquement au spectateur.ice.s la naissance du rire et ses sources cognitives. Donner à voir des corps qui frémissent, qui se tendent, et pris de secousses. Prendre un peu de recul, non pas pour un exposé froid théorique mais une mise en situation réjouissante et initiatique. Cette société sans rire et sans humour comme point de départ. Lorsque soudain le rire advint.

Imaginée, écrite et jouée par :
– Arthur Amard –
– Alicia Devidal –
– Simon Terrenoire –
– Maybie Vareilles –
– Elsa Verdon –


Distribution en cours
Équipe technique à constituer
Spectacle en cours d’écriture
Création prévue pour 2024/2025